Plus que les thèmes (le temps qui passe, l’art, l’amour impossible, l’amitié…) ce sont les personnages qui rendent ce roman attachant et cette façon qu’a Marie-Hélène Branciard de vous emmener avec elle là où elle veut. Dans cette Lada par exemple, qui traverse Lyon: «Antoine vient de passer le tunnel de Fourvière… Il aime bien ça les tunnels : le côté train fantôme, les lumières rouges sur le carrelage blanc et ce bout de ciel qui saute au visage à la sortie. Il prend in extremis la direction de Marseille, manque se planter dans le brusque virage de la bretelle d’autoroute et gicle enfin, comme une boule de flipper vers sa partie gratuite… ».
La couverture aux airs de chromo donne bien le ton de cette « histoire d’amitié truffée de flashbacks »…
Les loups du remords » est construit sur l’alternance de deux formes, qui se succèdent à chaque nouveau chapitre. Sous une forme romanesque d’une part où l’on suit principalement le périple d’Antoine lancé, dans sa vieille Lada, à la recherche de son amie disparue. Écrit à la deuxième personne, l’autre récit est le journal de Vanda qui raconte en mots simples et phrases courtes comment ce gros cahier dans lequel elle écrit chaque soir, lui donne la force de continuer…
« Traversé de motifs poétiques et littéraires, d’extraits des chansons de Barbara, Bashung, Patti Smith, ou Johnny Cash… Les loups du remords se lit comme on écoute un double album. Les musiques surgissent qui viennent aider les personnages à aller plus loin, à creuser leurs émotions et les nôtres. »
La couverture aux airs de chromo donne bien le ton de cette « histoire d’amitié truffée de flashbacks, qui fait prendre au temps des minutes de traverse, qui les lui vole parfois » comme le dit si bien Olivier Martinelli dans la préface.
Chronique de Marie2612 sur Babelio – 3 mars 2017
Les loups du remords – Marie-Hélène Branciard – Préface d’Olivier Martinelli – 19 € – Nov. 2015 – Éditions du Poutan.