Vieilles carlingues et mouettes mazoutées…

Avec « L’envolée impossible« , Nicolas Pihery nous raconte en effet l’histoire de vieux coucous poussifs, vieilles carlingues et mouettes mazoutées qui semblent s’arracher du sol pour nous montrer la voie…

« Dans mes avions, il n’y a pas de moteur, pas de pilote ; c’est une image qui flotte : le bonheur. Ces machines qui produisent de l’énergie sont là pour guider le spectateur vers l’épanouissement. » De la même façon, les matières prennent le relais pour raconter aussi cette histoire d’envol perturbé : sol ridé, griffé, labouré qui contraste avec le lisse d’un azur ; réceptacle de vieux bouts de ferraille en orbite… Contrastes et paradoxes qui expriment toujours la même idée : la quête du bonheur et de l’épanouissement. « Ce sont ces paradoxes que je veux montrer. Cette difficulté d’être et le moyen d’y parvenir. Pour un timide, par exemple, le bonheur c’est peut-être de réussir à être extraverti. A chaque fois, j’essaye d’exprimer ce qui peut empêcher les gens d’atteindre l’épanouissement. » Personnages figés qui contemplent respectueusement des morceaux de bonheur scotchés au plafond, piafs maigrichons qui se débattent pour être eux-mêmes et qui montrent l’exemple, lunes entravées qui retiennent la nuit et le temps au bout d’une simple ficelle… Histoires magiques, en couleur ou en noir et blanc, qui se racontent au fil de leur création : « Ce n’est pas du tout conceptuel, tout n’est pas décidé à l’avance… Je progresse de façon empirique, je tâtonne. Mes peintures racontent une histoire… » Celle d’un bonheur qui ne demande qu’à se laisser attraper du 20 octobre au 30 novembre… Ce serait dommage de le rater.